Et là, il va falloir vous accrocher solidement à votre siège… Comme la définition d’I.A. est restée incomplète jusqu’à présent et c’était fait exprès, une I.A. dans un jeu vidéo est la remplaçante des P.N.J., Personnage Non-Jouable. C’est un personnage qui ne peut donc pas être contrôlé par le joueur et qui est programmé pour un certain nombre de tâches spécifiques. Généralement on utilise dans l’industrie du jeu vidéo des P.N.J. pour démarrer et valider des quêtes dans le cas de R.P.G. (Role-Play Game) mais aussi de personnages dans une histoire dans le cas d’un T.P.S (Third-Person Shooter). La différence entre P.N.J. et I.A. n’est pas très grande puisqu’on peut considérer par définition qu’un P.N.J. est déjà une I.A. Sauf que cette définition n’est pas tout à fait vraie. En effet, comme il a été dit plus haut, un P.N.J. est programmé pour faire un certain nombre de tâches comme marcher dans le monde, donner et valider des quêtes etc… Une I.A. sera bien plus aléatoire. Mais pourquoi parle-t-on de ça dans un document traitant des « réseaux sociaux » au juste ?

     Une I.A. est un ensemble d’algorithmes. Un algorithme est une « suite finie et non ambiguë d’instructions et d’opérations permettant de résoudre une classe de problèmes » dit Wikipédia. En d’autres termes, vous êtes entourés d’algorithmes sans même le savoir. Votre ordinateur, votre téléphone portable, votre montre connectée, la cryptographie, le routage d’information (la 4G), la planification sont des algorithmes. On utilise même des algorithmes dans la bio-informatique (la biologie assistée notamment par informatique). Alors qu’un logarithme est « la fonction réciproque d’une exponentiation, c’est-à-dire que le logarithme de base b d’un nombre réel strictement positif est la puissance à laquelle il faut élever la base b pour obtenir ce nombre ».

     Pour revenir à nos algorithmes sur les FIT, le grand enjeu actuellement est de laisser croire qu’un système composé d’algorithmes pourrait aider l’être humain à prendre des décisions. Souvenez-vous, dans le milieu du business, cela pourrait être intéressant car vous devez prendre une décision rapidement mais vous manquez de temps pour réunir tout le conseil d’administration.

     Concernant les FIT, on met quoi en jeu au juste ? De l’argent ? Non. De l’avenir et c’est bien là le problème.

     Il suffit de revoir certains films traitant de la confrontation entre monde réel et monde virtuel comme l’excellent Tron ou ExistenZ sans oublier Matrix bien entendu (le premier épisode uniquement). Ces trois films d’anthologie reconnus de toutes et tous (sauf peut-être ExistenZ) parlent de la frontière trop fine entre le réel et le virtuel. Quand dans Matrix on nous présente une connexion par un câble pour passer du monde réel au monde virtuel, qu’est-ce qui nous pousse à croire que c’est effectivement le cas ? Vous souvenez-vous de cette scène quand Anderson perd la capacité de sa bouche face à l’agent Smith et la scène suivante montre qu’en réalité il dormait ? Il serait plus judicieux d’écrire en réalité mais encore une fois, tout est relatif. Le monde est tel qu’il est. Mais les FIT font la propagande de la pensée bienfaisante en proposant un monde plus libre, plus « décontracté », basé sur du « social »… Bref, un monde dans lequel il est possible et très facile d’exhiber ses seins nus en photo ou en vidéo sur une place publique et même de se faire un petit billet en prime. La poussée vers la chirurgie esthétique s’explique notamment de cette manière. La facilité déconcertante que propose ce monde d’accéder à absolument tout, c’est carrément incroyable quand même ! Une certaine Nabilla l’a prouvé, avec les dérives que cela comprend aussi. Je prends cette personne en exemple pour éviter de trop m’étendre dans d’autres sombres sujets qui pourtant mériteraient d’apparaître dans ce document. Cependant, ce monde idyllique demeure abrutissant de vérité. Le droit à l’information est entièrement contrôlé sur ces plateformes, heureusement j’aimerais dire. Une révolution numérique amène généralement à une révolution civique. Nous sommes dans un bel exemple de logarithmes d’ailleurs. La base est de proposer un monde « meilleur » tout en abrutissant les consommateurs par les belles façades et une délation du sens critique comme il se doit. Vous comprenez mieux pourquoi ce titre n’est pas si putaclic ?

     L’enjeu actuel prend une tournure beaucoup plus perverse : le metavers.

     Ce phénomène a pour but d’entretenir un monde où tout est beau et tout est parfait. Un monde virtualisé pour fuir le monde réel. Si cela ne déclenchera pas bien plus d’isolement, d’effets secondaires avec la lumière bleue etc…, je suis prêt à jeter la carte de docteur que je suis. Mais cela est inéluctable, Facebook a prouvé ses efforts et son investissement à ce que ces mondes naissent. On retrouve un Woodstock mais sans le LSD et les champignons hallucinogènes d’une certaine manière…

     Que dire des données personnelles dans tout cela ? Et le règlement ? Dès lors que vous serez accompagné(e) d’une I.A. et non d’un P.N.J., vous serez en mesure de vous en sortir de quelle manière que ce soit. Sinon, vous continuerez d’être le produit d’un système toujours plus énergivore alors qu’on parle de réchauffement climatique et de crise de l’énergie comme dans les années 60… Ce qui est amusant de constater, c’est que Woodstock s’est produit à peu près à la même année.

     Simple coïncidence ? Je vous laisse porter vous-même un jugement.